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En répétitions, création du 2 au 12 octobre 2024 au Théâtre des Martyrs, Bruxelles
Pour rien au monde - Michael KohlhaasEn répétitions, création du 2 au 12 octobre 2024 au Théâtre des Martyrs, Bruxelles
Pour rien au monde - Michael KohlhaasEn répétitions, création du 2 au 12 octobre 2024 au Théâtre des Martyrs, Bruxelles
Pour rien au monde - Michael KohlhaasEn répétitions, création du 2 au 12 octobre 2024 au Théâtre des Martyrs, Bruxelles
L’Enfant froid
On est dans un théâtre de l’après. Là où le capitalisme pathologique est parvenu à disloquer la communauté, les classes, le théâtre de Mayenburg n’est plus en prises avec l’assemblée. C’est un théâtre des solitudes,de la déliance. Il s’est déplacé dans le cercle privé des névroses individuelles, face à l’effondrement de l’idéologie du progrès. La momification guette. Incapables d’une relation, d’une communication avec l’autre, Lena, Papa, Tine, Henning, Werner tentent de s’accrocher à quelque chose qui donne sens, et cette vaine quête nombriliste et égoïste d’eux-mêmes les aliène et les désubstancialise, jusqu’à ne former que des fragments en lutte les uns contre les autres, unis, dans le meilleur des cas, par le corps à corps. C’est un peu sans appel, même si, lorsque Henning et Tine font l’amour, rachat par l’accouplement de celui qui n’aimait que montrer sa queue aux femmes, la didascalie précise : « c’est beau ». Les jeunes adultes de Mayenburg n’ont, comme moi, rien connu d’autre que le règne du marché. Ici et là, ils cherchent des traces de lumière.
durée 1h30
Avec
Aude Ruyter,
Berdine Nusselder,
Tristan Schotte,
Nathanaëlle Vandersmissen,
Mathieu Besnard,
Thibaut Wenger,
Laetitia Yalon,
Jean-Pierre Basté
Traduction
Laurent Mulheisen,
L’Arche
Mise en scène
Thibaut Wenger
Scénographie
Claire Schirck
Costumes
Claire Schirck
Lumières
Octavie Piéron
Musique
Geoffrey Sorgius
Assistante mise en scène et production
Sophia Geoffroy
Guillaume Malvoisin, Novo
Bestiaire fracassé : ce pourrait être un morceau de rock joué par un orchestre bavarois, une fête un peu triste et extralucide. La mise en scène de Wenger nous regarde regarder ses comédiens, beaux et présents. Sa collection de gueules à l’érotisme glacé s’agite au rythme des ruptures, rencontres et autres étirement temporels. Et si le spectacle s’approche du Mépris de Godard, lui empruntant hors-cadre, mise en abîme et faux-raccords, Thibaut Wenger empile ses tentatives en les liant avec un venin caractériel, autistique et diablement sournois.
Un genre de grotesque qui touche le nerf du plaisir. Dans la noirceur stagnante, la leçon est excitante.